- LES OMBRES
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Elles sont là tapies,
menaçantes,
Troublant la quiétude ambiante
Du confort de leurs habitudes,
Mais nécessaire à leurs
turpitudes.
Dans le secret de la nuit,
Ils les traquent sans bruit,
Pour ne pas alerter bobonne,
Qui, plus loin, fredonne.
Elles les écoutent,
parlementent,
Souriantes et clémentes,
Raconter les malheurs
De leur vie sans chaleur.
De l'incompréhension de leurs
épouses
Qui ont le toupet d'être
jalouses,
Alors que sans cesse elles se
refusent,
Prétextant mille excuses.
Ils attendent tout d'elles,
De leur présente virtuelle,
Surtout de leur disponibilité,
A les plaindre et les écouter,
Sans chercher à connaître
Leurs désir et leur bien-être,
Indifférents à leur solitude,
Sans la moindre mansuétude.
Elles attendent, devant leurs
écrans,
Qu'ils leur accordent un peu de
temps;
Mais ils ont autre chose à faire
Que de penser à leur plaire,
Ils leur font déjà l'aumône
De s'intéresser à leur personne!
Ils sont si occupés avec leur
famille,
Qu'ils ne s'arrêtent pas à des
broutilles.
Elles ne sont pourtant pas
exigeantes!
Elles aimeraient juste un peu de
chaleur,
Ca suffirait à leur bonheur,
Pour chasser les jours sombres
Et enfin! sortir de l'ombre.
- - Eliane -
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